Premonition n°22 (Janvier 1996)

ROZZ WILLIAMS - HELTIR

L'Invitation Au Suicide
Sacré Rozz, toujours aussi noir. Certains, en vieillissant, se mettent à la pop FM, d'autres à l'ambient, d'autres enfin à la peinture ou la littérature, certains même fondent une famille. Avec cet album solo au titre douteux (il s'agit d'un anagramme, amis lecteurs, je vous laisse découvrir le pot au Rozz), on ne peut qu'affirmer que le leader des mythiques Christian Death (sans ™) ne voit toujours pas la vie en Rozz. Industriel au sens premier du terme, ou plutôt expérimental pur, "Heltir" rappelle ses précédents travaux au sein de Premature Ejaculation, excepté qu'ici l'homme a mûri, que le Rozz est éclos : il a étoffé sa musique, y incluant, en sus des nappes de bruits répétitifs, moult sonorités jazz et étranges. Un disque difficile d'accès, morbide à souhait, et véritable anesthésique à toute émotion, qu'elle soit positive ou négative, très loin donc d'une musique à l'eau de Rozz. Bref, nous sommes certains qu'avec cet album, notre épineux Rozz n'est pas prêt de s'évader vers des contrées ensoleillées et que sa musique ne sera jamais celle que l'on écoute sur les plages, l'été : jamais on ne le surnommera le Rozz des sables. Et pour finir cette chronique sur une note sérieuse, prenez bien conscience d'une chose : l'important, c'est le Rozz.

Frederic Thébault

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